Nommer un lieu, c'est le baptiser : C’est espérer qu’il soit guidé vers le plus beau des destins, tout en rendant hommage à ceux qui nous ont précédés.
Cet espace digital est le résultat d’une impérieuse envie de rendre compte du cinéma de la Caraïbe . Un seul objectif : mettre en évidence les films, ceux-celles qui les font, ceux -celles qui les inspire mais aussi permettre l'expression d'une pensée critique, d'une Parole caribéenne autour des oeuvres, du cinéma.
Pour trouver ce nom, plusieurs options s'offraient à nous : faire référence à un film, une salle, un réalisateur ou une réalisatrice. Autant de chemins que nous avons explorés, mais à chaque fois, la certitude d'être sur la bonne voie laissait place aux doutes et aux questionnements.
Un jour, une évidence s’est imposée ! Comment vous la raconter ? Partons de nos inspirations : La Caraïbe, le 7ème Art et la notion de la Relation comme aimait à l’évoquer Édouard Glissant .
13 février 2003 :Building 7, Fernandes Compound, Laventille, Port of Spain, Trinidad.
Le Studio Film Club ouvrait ses portes et proposait aux trinidadiens-ennes : un club hebdomadaire ou ils peuvent voir gratuitement des œuvres caribéennes mais aussi des réalisations du monde entier en version originale.
Les trois premiers films programmés: The Harder They Come de Perry Henzell, Les Glaneurs et la Glaneuse d’Agnès Varda, et Ghost Dog de Jim Jarmusch. Dès le début, le ton était donné : un ancrage profond dans le cinéma régional, une cinéphilie affirmée, et une attention particulière portée aux nouvelles créations.
13 ans plus tard :180 films projetés, des collaborations avec le Trinidad and Tobago Film Festival, des artistes invités, des avant-premières, et des soirées mémorables. Mais au-delà des chiffres, l'essentiel réside ailleurs : dans la rencontre entre les films et leur public.
Les histoires ont souvent des héros. Ici, il s'agit d’initiateurs, de déclencheurs. Le Studio Film Club a été fondé par deux peintres. Le Studio Film Club a été créé par deux artistes peintres. Le premier est trinidadien : Che Lovelace de son vrai prénom Cheick Sedar (en hommage à Léopold Sedar Senghor et Cheick Anta Diop ) - un clin d’œil à la littérature.
Le deuxième est canadien ayant vécu longtemps à Trinidad: Peter Doig. Reconnu à travers le monde, ses œuvres font écho à l’histoire de la peinture, mais aussi à celle du cinéma, notamment caribeenne.
Peter Doig, Baad asssss Cinema (2005)
Que ces artistes aient été les passeurs du 7e art, que la musique ait résonné après les séances, que les barmen aient dansé avec les spectateurs, que Peter Doig ait transformé les affiches des films programmés en véritables œuvres d’art, que les oeuvres de Jean-Luc Godard, Akira Kurosawa, Isaac Julien, Horace Ové et Euzhan Palcy se côtoient dans un espace où les frontières s'effacent, que de longues discussions s'engagent autour des oeuvres jusqu'au bout de la nuit , nous y avons vu les contours de notre rêve de Cinéma.
Au-delà des mots, l’évidence est là : le New Caribbean Studio Film Club est prêt à prendre la relève et à garder allumée la flamme de notre passion commune.